Atelier d’écriture du 06/10/2022
1) Choisir cinq personnes ou animaux qui ont marqué votre vie.
2)Rattachez à chacun d’eux un lieu ainsi qu’une couleur et un geste (ou une attitude, un comportement, un caractère) les caractérisant.
3) Écrivez quelques lignes pour expliquer chaque lieu, chaque couleur et chaque geste…
J’ai choisi:
Sydney Bechet, noir et blanche, école de musique, enregistrement.
Franck Thilliez, bibliothèque, rouge, écrire.
Émilienne, épicerie, rouge et jaune, chanter.
Marie Louise, maternité, noir et blanc, douceur.
Maryse, banque, marron, dynamisme.
mon texte :
Sydney Bechet :
J’avais une quinzaine d’années. J’apprenais le solfège et la clarinette à l’école de musique. C’était un grand bâtiment avec de larges escaliers en bois qui menaient aux salles où les élèves se rassemblaient pour jouer des noires et des blanches. Puis un jour mon grand-père Émile m’acheta un petit magnétophone et je commençais à enregistrer des morceaux de musique de Sidney Bechet, le jazz venait d’entrer dans ma vie. Un des premiers morceaux que j’ai joué était « Petite Fleur »…
Franck Thilliez:
Je ne me souviens plus de l’endroit où j’ai acheté mon premier livre de Franck Thilliez. Un thriller. Mais dans les rayons de ma bibliothèque, on peut retrouver tous les romans qu’il a rédigés. C’est lui qui m’a insufflé cette envie d’écrire. Ses récits portent en eux la couleur rouge, rouge sang bien entendu et mon dernier roman n’a-t-il pas comme titre « le moulin rouge »…
Émilienne :
Une petite épicerie près d’un passage à niveau. Une femme admirable qui m’a recueilli et élevé. Sur les murs du magasin, des caisses en bois marquées « oranges Navel » récupérées sur le marché auprès des marchands de fruits et peintes en jaune et rouge forment des étagères. Je revois encore Émilienne, au cours du repas organisé pour son quatre-vingtième anniversaire, chanter d’une voix légèrement chevrotante une ancienne chanson émaillée de quelques trous de mémoire…
Marie Louise :
Encore du noir et blanc dans mes couleurs : la photo de Marie-Louise, ma mère biologique que je n’ai pas connue puisqu’elle est décédée après m’avoir mis au monde. Avec l’âge qui avance, je pense de plus en plus à elle et à cette douceur, cette bonté qui émane de son portrait. Je me dis que dans cette maternité où la vie doit éclore, la mort s’est invitée en intruse malfaisante et qu’elle a changé le cours de ma vie…
Maryse :
Une femme encore pour me rappeler une couleur : le marron pour Maryse. Je l’ai vue pour la première fois de derrière mon guichet à la banque où je travaillais. Je m’en souviens très bien, même si cela remonte maintenant à plus de cinquante ans. Elle portait une jupe culotte marron, un court blouson de cuir « Bonnie and Clyde », et ce qui m’a frappé était son allure dynamique et bien sûr également sa beauté…
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